Nos réalisations 2020

Depuis une vingtaine d'années, la nature avait dissimulé cette célèbre curiosité : deux gros rochers au profil évocateur de gardiens attentifs, perchés pour dominer, guider les voyageurs. Ils étaient si célèbres qu'ils ont donné un nom à cette superbe route sinueuse qui monte de Bize vers Villespassans et St Chinan. On l'appelle  "La côte des Pères". Elle est bien connue des amateurs de vélos, attirant même le Tour de France ! 

Autrefois bien visibles avant que les pins d'Alep ne les cachent, on pouvait à loisir les contempler, leur attribuer une ressemblance, Molière et La Fontaine peut-être ... chacun y allait de son imagination, de sa sensibilité ou de sa culture. Leur présence nous plaisait bien. Hélas, on ne les voyait plus. Leur absence désolait les habitués. Allaient-ils tombés dans l'oubli ? Saurait-on dire dans quelques décennies pour quelle raison cette route portait ce nom ?... 

On a posé la question à Bize Patrimoine : le chantier était impressionnant. Et à l'unanimité, les travailleurs ont relevé d'une même ardeur le défi. Pour se rendre compte des difficutés du chantier, voire des dangers,  il faut se rendre sur le lieu, pédaler vaillamment ou rouler doucement et se garer un peu après le panneau indicateur. On a alors tout le loisir de les admirer, puissants rochers gris qui se détachent bien joliment dans le ciel bleu. 

On s'en souviendra ... de cette année 2020. Le 19 mars, la France est confinée à cause d'un virus terriblement contagieux venu de Chine, qui s'est propagé dans le monde entier.  Le travail d'équipe étant interdit, ce sont des travailleurs isolés qui se rendent sur cette route de la Touleyre qui  monte doucement vers une sortie du village. Elle longe un ruisseau encore alimenté par une petite source chantante. L'oeil attentif pouvait remarquer tout le long un beau mur de pierres sèches en parfait état sur une centaine de mètres, peut-être davantage, l'oeuvre de nos anciens courageux prédécesseurs.

L'un des travailleurs les plus assidus n'était pas un bizois mais un Canadien venu passer quelques mois en France. C'était Roy ! Tous les après-midi, accompagné de son chien, Casey, il y était, vaillant, persévérant,  défrichant, coupant, taillant mètre après mètre, avec pour seul salaire une bouteille d'eau fraîche. Vers 17h, il était fatigué mais content. Il se serait bien vu acquérir telle ou telle parcelle qu'il admirait, dans cette nature qu'il respirait à pleins poumons.

Roy, bravo et merci. Reviens dès que tu peux.  (avec Janice ton épouse, une confectionneuse de masques ravissants et fort utiles.)

Chaque printemps  est source de renouveau. Celui-ci est particulièrement pluvieux. La rivière ne sera pas à sec cette année. Les précautions sanitaires dûe à la pandémie nous obligent à annuler la fête de Boussecos. Mais les sites sont  toujours entretenus. Et nettoyés quand de nuisibles individus  déchargent leurs saloperies en pleine nature, soulevant consternation et colère. Quelques photos pour illustrer le travail ... d'une équipe qui se réduit malheureusement au fil des années. 

On y pensait depuis longtemps, aménager un espace de pique-nique à Boussecos. Trois tables sont désormais installées, judicieusement posées à l'ombre de quelques arbres, au-dessous du rocher. Pour les avoir inaugurées en toute discrétion, confinement oblige, on peut vous dire que c'est une réussite. Nous ne doutons pas que beaucoup de promeneurs en profiteront aux beaux jours. Ah! il fait bon vivre et se promener à Bize-Minervois !

Encore un mur à Boussecos. Il en faut, des pierres pour le remonter celui-là ! Il borde le terrain de pique-nique, tout près des marches qui mènent au rocher. Ce sera un long travail, vu ses dimensions. Voici déjà une première photo.

Puis une deuxième

Puis une troisième

et encore

Après l'effort, le réconfort ! ... sur les tables, pardi !

Hélas, trois fois hélas, il est temps que 2020 s'achève ... Sur cette dernière photo navrante, la troisième du genre en l'espace d'un trimestre, après toutes les vicissitudes accumulées cette année, nous allons formuler des voeux pour que nos éboueurs improvisés ne fassent plus ce genre de découverte.