Selon certains historiens, le terme de « Boussecos » serait une déformation linguistique occitane de « cossicos » « Wisigoths », hypothèse vraisemblable si l’on considère que les vestiges de construction observables aujourd’hui présentent de fortes similitudes avec d’autres constructions qualifiées de wisigothes, comme, par exemple, l’une des tours les plus anciennes de la cité de Carcassonne.
Il est également vraisemblable que cette proéminence rocheuse ait servi de poste d’observation, tour de guet et tour à signaux, depuis des temps beaucoup plus anciens.
Les archéologues ont découvert dans les environs immédiats de cette Tour :
- des tessons de vases néolithiques identiques à ceux qui furent trouvés dans les célèbres « Grottes de Bize », situées en face, de l’autre côté de la rivière,
- des fragments de céramique de l’âge de bronze, pointes de flèches et de lances et doigtiers d’archer, visibles au Musée de Narbonne.
- des briques à rebord et tessons de vase de l’époque romaine.
- des vestiges de murailles et de citerne datant vraisemblablement de l’époque du royaume Wisigoth de Toulouse. La tour de Boussecos
faisait alors partie de cette ceinture de tours bordant la Montagne avec, entre autres, le Château de Ventajou et la tour récemment découverte à Minerve.
- des matériaux divers datant du XVIe siècle. Pendant les guerres de religion qui ont agité la région à cette époque la tour servit de poste de guet.
Elle a été classée monument protégé en 1974.
C'est au mois de juillet 2013 que Bize Patrimoine donne ses premiers coups de ciseaux pour se frayer un chemin digne de ce nom vers ce rocher qui le nargue. Les tout premiers mètres sont relativement aisés mais très vite, il faut sauter l'obstacle où l'on se tord les chevilles sur les pierres branlantes d'un mur qui ne tient plus, une chute dans cette végétation serait redoutable; il faut éviter les branches dans la figure, ne pas perdre ses lunettes, ... ni sa montre ! et gare aux ronces qui se prennent dans les chaussures, on s'étalerait, le nez dans les piquants des chênes kermès, pleins de fourmis évidemment.
Un jour, au cours d'une promenade sur le rocher de Boussecos, une saute de vent emporte le chapeau de Vincent qui atterrit quelques mètres plus bas au bout d'une branche. Impossible de l'atteindre. Désireux de récupérer malgré tout son couvre-chef, il n'a pas d'autre solution que de revenir chercher sa canne à pêche et de lancer l'hameçon. Ce fut la seule bonne prise de sa carrière de pêcheur. Fort heureusement, Boussecos n'était pas aussi fréquenté que maintenant. Personne n'a pu se moquer de cet original perché en pleine garrigue avec une canne à pêche au-dessus d'un pin.
Nos hardis travailleurs se retrouvent chaque semaine avec leurs scies, leurs faux, leurs pics, leurs pioches .... et leur ardeur. Il y en a même un qui n'oublie jamais son appareil de photo ! Ils affrontent la chaleur, le vent, les piquants, les guêpes, encore les piquants, le poids des pierres, le terrain pentu, les courbatures, les égratignures mais pas la faim ni la soif : de bonnes fées leur préparent de réconfortantes pâtisseries qu'ils arrosent sobrement. De temps en temps des promeneurs ou quelques dames compatissantes apportent aussi une petite gourmandise et de grands encouragements.
Le site s'embellit, des terrasses apparaissent. On aimerait faire le tour du rocher. Aussitôt dit, aussitôt fait, ils ne s'arrêtent plus. Ce serait bien d'aménager une aire de pique-nique, là, à l'ombre d'un grand pin. Ils font de grands feux. On contemple. Des éboulis de murs gâchent le site. Alors ils remontent les murs, laborieusement, patiemment ; le résultat est là. Bravo Xavier, Daniel et d'autres ...
Bientôt, une suggestion de concert-pique-nique germe. quelle bonne idée ! oui mais il faut un parking, voire deux ! ils se remettent au travail. Ils fignolent : attention à ne pas buter dans les "tanocs" : ces petits bouts de racines traîtres qui pointent dans le sol. Un panneau d'accueil est posé, accompagné par son cousin qui expose les objets trouvés sur le site.
Une autre idée, lumineuse celle-là, est proposée au bon moment, la dernière : l'éclairage nocturne de la tour elle-même. Notre ami Jacques Pouget en est le discret artisan, habile, agile et compétent. Merci à lui. La fête peut commencer.